À faire ce week-end | Visiter la vallée de la Houille

Sillonnant au milieu du massif de la Croix-Scaille, une des régions les moins peuplées de Wallonie, la vallée de la Houille est émaillée de superbes prairies diversifiées, réserves naturelles de Natagora, où butinent des cohortes de papillons colorés.

Didier Cavelier est habitué aux sorties solitaires dans le massif de la Croix-Scaille. Dans les fonds de vallées débarrassés de leurs épicéas, ou dans les zones forestières, il croise peu de monde. Les foules préfèrent les bords de Semois ou la Haute Ardenne. Même les naturalistes ne se rendent pas en masse en région gedinnoise.

Quand nous lui rendons visite quelques semaines avant la fauche, en pleine floraison de la réserve de la vallée de la Houille, il est donc heureux de nous voir. Et, de nature réservé, voilà cet agent de terrain, responsable des réserves Natagora du massif, devenu loquace et expansif pour nous décrire la riche biodiversité des lieux !

Un couleur migratoire couru

La visite débute sur les hauteurs de la vallée, un hotspot d’observation de la migration. De nombreux oiseaux, mais également des papillons, utilisent la morphologie des lieux comme ligne migratoire. Sur deux heures, Didier a déjà pu observer là 2 500 individus de 27 espèces différentes. Balbuzard pêcheur, pluvier doré, guiffette noire, faucon hobereau ou vulcain… la liste est longue des espèces de passage qui peuvent profiter des capacités d’accueil des lieux. Au sol, tout est en effet mis en place pour leur permettre de souffler à l’abri.

La Houille qui serpente entre les prairies offre ainsi la pitance aux oiseaux piscivores. On y retrouve d’ailleurs du chabot, de la loche et même la lamproie de Planer. Cet étonnant animal, que certains hésitent même à classifier comme un poisson, vit entre deux et six ans dans les sédiments du ruisseau avant de se transformer en adulte et de… perdre son système digestif, ce qui conduit à sa mort dans les quinze jours. Cet éphémère aquatique témoigne d’une bonne qualité des cours d’eau.

Tout autour du ruisseau, de nombreux éléments paysagers permettent d’accueillir une faune variée. Ripisylve, haies, mégaphorbiaies, prairies maigres, landes, étangs : autant de refuges aux caractéristiques particulières qui permettent à des espèces aux exigences différentes de trouver où se cacher des prédateurs ou de se sustenter.

En savoir plus ? Lisez l’article complet dans Jardins&Loisirs automne.

www.natagora.be/balades


Texte : Benjamin Legrain

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