Bienvenue au paradis des roses

Une visite au Jardin de Jean-Pierre et Jeannette à Quevaucamps. M. et Mme Debouvrie sont déjà dans leur troisième jardin. Comme dans leurs deux premiers jardins, les roses y occupent une place prépondérante. Découvrez ici ce paradis des fleurs.

Roseraie aux mille visages

Il y eut d’abord Le Doirier à Bruyelle près de Tournai, ensuite le jardin de Soublecause dans les Hautes-Pyrénées. Dans le jardin de Quevaucamps, les roses occupent une place encore plus importante que dans leurs deux premiers jardins. Non pas qu’ils collectionnent les roses, car leur objectif est de créer une multitude de couleurs et de formes. «Il s’agit principalement de roses non remontantes, alors que d’autres passionnés affectionnent les espèces remontantes. Nous privilégions résolument les roses résistantes aux maladies et non remontantes. Même si elles ne fleurissent qu’une fois dans l’année, leur floraison donne lieu à un véritable feu d’artifices de teintes», entame Jean-Pierre.

La majorité de la soixantaine d’espèces et sélections sont des rosiers buissons, des rosiers grimpants et des rosiers palissés. Signalons Alden Biesen, Wartburg, Débutante et Momo. Tous ces rosiers sont guidés et conduits grâce à des tuteurs que Jean-Pierre confectionne luimême. Ces rosiers s’y épanouissent en compagnie des clématites Princesse Diana et Etoile violette.

Astuces de jardinage

? Les rosiers sont soignés aux petits oignons. Chaque printemps, ils reçoivent au pied une portion de crottin de cheval à demi digéré. «Le fumier de cheval et de vaches mélangé à de la paille est idéal, car il procure assez de nutriments pour nourrir la plante sans pour autant la forcer. Nous n’utilisons jamais de fumier contenant de la sciure de bois qui est un véritable poison pour les rosiers!

? Une fois par an, nous donnons à chaque rosier une poignée de superphosphate et de potassium pour stimuler la croissance et la floraison, ce qui rend superflu le recours aux produits phytosanitaires.»

? La taille, le couple l’effectue en duo parfaitement rodé: pendant que l’un coupe, l’autre plie la branche. Le même scénario s’applique au guidage et au palissage. Contrairement aux règles communes, les Debouvrie ne taillent pas les rosiers non remontants au printemps. Ils le font à l’arrièresaison. «Si l’on attend mars – avril pour la taille, les rosiers sont déjà trop avancés. Emonder les jeunes pousses équivaut à priver les rosiers d’une nouvelle vigueur. Par ailleurs, on élimine inévitablement des boutons.»

? Grâce au mur qui l’entoure, le jardin jouit d’un microclimat protégé. En revanche, la nature du sol est un peu le maillon faible de l’ensemble. Essentiellement sablonneuse, cette terre retient beaucoup moins bien l’eau et les nutriments que le limon. «Pour parer à cet inconvénient, nous devons fertiliser plus généreusement. Un des amis, expert en jardinage, estime que le rendement de notre sol est de 30 % plus faible.» Mais les Debouvrie maîtrisent parfaitement la situation, ce que nous avons pu vérifier pendant l’été 2018, tellement chaud et sec.

Le chien mouse

Un point central de ce jardin est le banc installé dans le fond. C’est l’endroit préféré du couple Debouvrie. De cet endroit, ils jouissent d’un point de vue idéal qui englobe toute la partie arrière du jardin et donc des massifs et bordures installés judicieusement. Le regard balaie le lieu de gauche à droite.
Le banc lui-même a été implanté devant un cornouiller Cornus alternifolia ‘Argentea’. Le dossier du banc remonte haut et est courbé. «Nous avions remarqué un banc dans ce style lors d’un séjour dans un bed & breakfast à étranger. De retour ici, mon mari en a dessiné les plans et l’a construit», précise Jeannette.

Lors de notre visite, le chien Mouse nous précédait gentiment. Jean-Pierre précise que le chien ne commet aucun dégât dans le jardin. Il ne creuse pas de trous dans le gazon pas plus qu’il ne ravage les plates-bandes. En revanche, il se montre impitoyable pour les souris et les taupes. Ce chien nous guidait véritablement lors de notre visite, en direction du petit verger composé de basses-tiges. Ce verger est géré de façon résolument écologique. C’est ainsi que des pièges sont suspendus pour capturer les carpocapses ou que des piquets soutiennent les branches qui croulent sous les fruits.

Il y a également un potager. «Chaque jardin devrait avoir un coin réservé aux plantes potagères. Cultivés par nous-mêmes, ces légumes ont quand même autrement plus de saveur que ceux qu’on achète dans le commerce. » La serre est réservée à la culture des légumes méditerranéens, tandis que les légumes de nos contrées sont cultivés dans des couches en plein air, qui ont été légèrement rehaussées, ce qui permet de travailler dans les couches sont tasser le sol et de récolter dans les meilleures conditions.»


Texte et photographie : Marc Verachtert 

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