Casita de Barro | Memoria del bosque [COLUMN]
Éditorialiste Ina Vanooteghem nous emmène dans « son » Mexique. Avec son projet « Casita de Barro », elle enseigne aux jeunes de la région comment utiliser les ressources naturelles et locales et la culture pour créer une plus grande indépendance économique et une sécurité alimentaire de manière biologique.
Après plusieurs heures, nos vêtements sont toujours imprégnés d’une odeur de fumée et nos visages, rougis par la chaleur. Et surtout, nous sommes envahis par un sentiment croissant d’impuissance. Et c’est normal… le feu a repris dans la forêt. Casita de Barro
Il s’agit de l’un des rares endroits du village que l’on peut encore appeler « forêt » ; un endroit où les étudiants, sous la direction de Casita de Barro, ont étudié la biodiversité et ont notamment enregistré la présence de six espèces différentes de chênes.
C’est cette forêt aussi qui nous donne les semences dont nous avons besoin pour restaurer certains paysages érodés. Ces semences, nous les récoltons dans le cadre du projet « Memoria del bosque ». Pour de nombreuses familles, la seule évocation des bois de Tecuanipan fait penser aux grands- parents. Tout comme la jeunesse actuelle a du mal à s’imaginer une rivière propre, dans laquelle on peut nager et pêcher, il est fort probable que, dans quelques années, les enfants de ces jeunes n’auront plus aucune histoire à raconter sur la beauté de la nature dans la région. C’est l’âme en peine que nous devons reconnaître que les rivières polluées, les champs érodés et les feux de forêt seront bientôt la norme.
Sous l’effet de la pression économique exercée sur les agriculteurs pour qu’ils produisent de plus en plus de légumes et de céréales, la limite entre les champs et les bois devient de plus en plus ténue. Les braises qui subsistent lorsque les agriculteurs brûlent leurs terres pendant la saison sèche en préparation des semailles pour le retour des premières pluies sont l’une des causes des incendies de forêt.
Tout comme un arbre a besoin d’autres arbres pour devenir une forêt, il n’y a qu’en unissant nos forces que nous pourrons combattre les ravages du feu. Les modèles de commerce équitable et les coopératives de consommateurs qui investissent directement dans l’agriculteur et sa famille offrent des alternatives pour cultiver à plus petite échelle, de manière plus diversifiée et avec moins, voire pas du tout, d’engrais chimiques. L’éducation à l’environnement dans les écoles est également essentielle pour diffuser des idées sur la conservation des ressources naturelles.
Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à stimuler ces projets à long terme.
Soutenez les projets de la Casita de Barro. Nous pensons que les techniques écologiques telles que l’agriculture biologique sont essentielles à la réduction de la pauvreté et à la justice sociale.
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