Des oiseaux
Mésanges, merles, pies, choucas. Voilà des espèces qu’on rencontre fréquemment au jardin. Celui qui les observe régulièrement aux jumelles – ou, mieux encore, à la longue-vue – sera subjugué par la richesse du plumage d’oiseaux qui nous paraissent familiers: avez-vous déjà pu admirer la beauté d’un pic épeiche ou le parage tacheté de blanc de l’étourneau en train de se dorer au soleil? Et que dire alors des plumes bariolées du geai? Ou encore l’œil bleu du choucas? Bref, des oiseaux que nous croyons connaître ont encore beaucoup à nous apprendre.
Carnaval au jardin
Prenez le pic vert, dont les dimensions, 30 cm du bec à l’extrémité de la queue, en font un oiseau de taille respectable. Un corps vert olive, une tête rouge et noire et une tâche jaune juste au-dessus du croupion, voilà le beau plumage de ce sympathique oiseau. Le biotope du pic vert est constitué d’un milieu forestier comportant des arbres malades dans lesquels ils tambourinent. Ses arbres de prédilection sont des arbres à bois léger, tels les arbres fruitiers, les aulnes, les saules, autrement dit souvent des essences qui poussent le long de cours d’eau ou dans des lisières boisées en milieu humide. Quant aux essences à bois dur, le chêne ou le hêtre, elles sont délaissées par le pic vert. Le trou que fore le pic vert pour faire son nid est de forme ovale. On connaît l’attrait du pic vert pour les nids de fourmis dans lesquels il fait sa toilette. Il se pose, ailes ouvertes, sur le nid de fourmis. D’autres espèces d’oiseaux procèdent également de la sorte, le geai notamment. Ce comportement consiste à utiliser les fourmis pour se débarrasser des parasites: se sentant attaquée, la colonie de fourmis crache de l’acide formique sur le plumage du pic vert qui, du coup, est débarrassé de ses parasites.
Loriot
Celui qui habite à proximité d’une lisière boisée dans laquelle coule un ruisseau ou un fossé aura peut-être le privilège d’observer un oiseau devenu rare dans nos contrées: le loriot. Des bois traversés par un cours d’eau dans lesquels poussent des aulnes, des saules ou des peupliers constituent le biotope qu’affectionne le loriot. La parure du loriot mâle est d’un jaune doré éclatant, avec une queue et des ailes noires. Quant au plumage de la femelle, il est plus sobre: un dos jaunâtre et vert-olive et un ventre clair légèrement tacheté. Oiseau des feuillages, très farouche et donc difficile à observer, le loriot s’entend plus qu’il ne se voit. A la belle saison, on peut entendre le sifflement fluté, mélodieux et puissant ‘di-de-lio’. Caché dans le feuillage, le loriot passe le plus souvent inaperçu. La restauration de l’habitat du loriot passe par le retour au caractère naturel des cours d’eau (restauration des méandres), le respect des zones humides et des forêts de feuillus et des bosquets.
Un joyau volant
Un autre de nos oiseaux indigènes au plumage exotique, véritable joyau volant: le martin-pêcheur. A la vue de cet agile oiseau pêcheur, le plus beau de l’avifaune belge, on ne peut qu’être admiratif. Celui qui possède un étang abritant des poissons de petite taille aura toutes les chances de pouvoir observer ce magnifique oiseau bleu azur. Le martin-pêcheur paie un lourd tribut à un hiver froid. Pour éviter que la glace de votre pièce d’eau ne se referme entièrement, vous pouvez utilisez une pompe qui permettra de libérer une partie de l’étang de l’emprise de la glace. En recouvrant la pompe d’une branche de bambou courbée ou d’une autre branche souple, vous créez un poste d’observation qui permettra au martin-pêcheur de capturer un gardon ou un vairon. Ceux qui ont un bassin à koïs peuvent dormir sur les deux oreilles: l’activité prédatrice du martin-pêcheur se limite au menu fretin. Il est incapable de capturer un poisson de grande taille.
Des observations faites par des ornithologues belges ont mis en évidence qu’un hiver rigoureux est principalement néfaste à la population des martins-pêcheurs mâles. En effet, alors que les femelles migrent partiellement vers des contrées plus clémentes avant l’arrivée du froid, les mâles restent dans nos contrées pour défendre leur territoire. Ce phénomène explique pourquoi la densité de martins-pêcheurs peut fluctuer énormément, un effondrement de la population après un hiver très froid étant suivi par une remontée spectaculaire les années suivantes. Pour autant, bien entendu, que les eaux qu’il fréquente soient limpides. Ce magnifique oiseau est en effet un excellent indicateur naturel de la qualité d’un milieu aquatique.