Jardin d'ornement

Le bureau de Luc Noël

Chaque mois, le jardinier de la télé nous laisse entrer dans son bureau. Sur sa table de travail, des idées, des conseils, des infos, des opinions, des découvertes…

Potées à double paroi

Potees a double paroi_webLes pots et jardinières en terre cuite ont une allure méditerranéenne. Ils accentuent l’impression de vacances au soleil. Ils ont encore plus de charme lorsqu’ils se patinent au fil des ans, quitte à les badigeonner de lait ou de yaourt pour accélérer l’apparition et le développement des algues vertes. Mais la terre cuite n’a pas que des avantages. Dans un tel contenant poreux, absorbant l’humidité du terreau qui vient s’évaporer au soleil et sous le vent, les annuelles manqueront beaucoup plus vite d’eau par rapport à une culture dans une jardinière en plastique.

Pour que l’esthétique du bac aille de pair avec la luxuriance des plantes, le plastique des sacs de terreau vides sera bien utile. Il peut doubler les parois en terre cuite et former ainsi une paroi étanche. Coupé à ras du terreau, le plastique sera invisible. Découper un trou de drainage n’est pas une obligation. Si nous contrôlons bien le volume d’eau donné en arrosage, si la jardinière n’est pas soumise aux fortes pluies, l’absence de drainage permettra de retenir davantage d’eau dans le substrat durant les journées caniculaires.

De l’ombre

De l ombre_webLes journées caniculaires de l’été se rapprochent. De l’ombre sera alors la bienvenue. Les auvents en toile que l’on déroule ne sont plus réservés aux devantures des magasins. Ils peuvent aussi être installés contre le mur de la terrasse. Les parasols ne cessent de s’améliorer. Non seulement ils offrent de belles surfaces mais on trouve aussi des modèles suspendus sans pied central. Très original : une grande toile de tente déployée avec des piquets et des tendeurs donne à la terrasse une allure d’oasis saharien. Plus méditerranéen : une pergola au dessus d’une partie de la terrasse. Clématites, rosiers grimpant, chèvrefeuilles y offriront ombre, floraisons et senteurs. Un pied de vigne peut même permettre la récolte de quelques grappes de raisin.

Lisez l’article complet dans l’édition Jardins & Loisirs de mai.

Cœur et pique

Désuets les cactus ? Pas du tout ! Ces plantes rencontrent beaucoup de succès auprès des ados. Bon marché dans de petits pots, elles permettent de se créer avec son argent de poche une petite collection qui ne souffre pas des oublis. Un cactus est capable de vivre des semaines sans voir une goutte d’eau. La grande diversité des espèces permet aussi de créer un mini jardin à l’image de cet âge de la vie : hérissé à l’extérieur et si tendre de cœur.

Un peu, beaucoup ou pas du tout d’eau ? Un cactus meurt rarement des suites d’une longue période de sécheresse, mais un excès d’humidité le fait pourrir rapidement. Aussi, durant le repos hivernal des plantes, les apports en eau sont parcimonieux : pas plus d’un arrosage par mois.Coeur et pique_web Durant la période de croissance, il faut enfoncer une fine baguette dans le pot. Si elle ressort complètement sèche, le cactus peut être arrosé.La température de l’eau d’arrosage doit être légèrement supérieure à la température ambiante. Recevoir subitement de l’eau glacée est un gros choc pour une plante qui aime tant la chaleur.

Les citrons maison

Quelle déception de voir un citronnier chargé de fruits se dénuder alors qu’il vient à peine d’être installé à la maison ! Un agrume signale par une chute brutale de ses feuilles que les soins prodigués ne lui conviennent pas. Attention à l’excès d’eau. Il faut imiter le climat méditerranéen. Là-bas, quand il pleut, la pluie Les citrons maison_webest abondante et la motte est trempée. Ensuite, revoici la chaleur et la motte sèche jusqu’à la prochaine pluie. Cette alternance doit être respectée. Un autre facteur provoquant la chute des feuilles : les fortes variations de température. Aussi, un agrume n’est sorti sur la terrasse qu’après les saints de glace. Il ne faudra pas attendre les premiers risques de gel pour rentrer la plante. Elle regagne son abri hivernal durant le mois de septembre. La chaleur du salon ne convient pas au citronnier. C’est dans une pièce froide et claire qu’il passera l’hiver. L’arrosage est alors réduit, la motte étant simplement gardée fraîche. Le feuillage sera régulièrement inspecté : des attaques de cochenilles sont à redouter.

Fleurs à tous les étages

Fleurs a tous les etages_webPourquoi les jardiniers anglais aiment-ils tant les clématites ? Parce qu’outre-Manche, les jardins sont souvent de taille réduite. Dans les petits espaces, les clématites offrent beaucoup de fleurs tout en occupant peu de surface au sol. Elles assurent une présence de couleurs en grimpant contre un mur, sur le tronc d’un vieil arbre, sur une tonnelle ou un support installé dans un parterre.

Une clématite à grandes fleurs bleues est très répandue : c’est la  ‘Jackmanii’, disponible dans toute jardinerie. Avec ses larges corolles pouvant atteindre dix centimètres de diamètre, elle est l’arbre qui cache la forêt : il existe des centaines de variétés avec des fleurs blanches, roses, pourpres ou bleues déclinant tant de nuances.

Des lotus dans la véranda

Des lotus dans la veeranda_webDe plus en plus de maisons comportent une véranda accueillant une luxuriance végétale. Pour compléter l’atmosphère exotique créée par les plantes vertes, il est parfaitement possible d’installer un petit bassin aquatique tropical qui renforcera l’impression de sérénité. Mais un tel plaisir a ses contraintes : même au plus profond de l’hiver, un chauffage d’aquarium maintiendra l’eau à une température entre 23 et 25°C. Pas besoin de pompe et de filtre : les plantes aquatiques pourront maintenir l’eau claire et bien oxygénée. Même si deux poissons comme des voiles de chine sont introduits. Quelle sera la plante reine du bassin ? Un lotus. Parmi les superbes feuilles rendues imperméables par une sorte de cire, les fleurs de toute beauté naîtront généreusement dans le bassin chaud pour peu que la plante exigeante en nourriture ait reçu régulièrement de l’engrais. De nombreuses variétés sont disponibles dans les pépinières spécialisées, mais inutile de demander le célèbre lotus bleu. Il n’est que le fruit de l’imagination d’Hergé…

Les lavandes papillon

Dans les jardineries, nous pouvons être séduits par de belles lavandes, différentes de la lavande commune que nous connaissons bien. Leur feuillage est aromatique. Les épis floraux délicieusement parfumés sont surmontés par de longs pétales qui font penser à des oreilles de lapin. Ces lavandes (des cultivars de Lavendula stoechas) sont originaires de l’Espagne et du Portugal. Pouvons-nous les cultiver au jardin ? Flowers of perfume producing lavenderObservons le substrat des pots. Il est drainant avec des gravillons : la plante ne supporte pas les sols détrempés. Les tiges sont tendres : la résistance au gel est faible. Il faut donc cultiver ces végétaux en pot. Encore des plantes à rentrer durant l’hiver ? Les lavandes stoechas supportent bien ce type de culture. Pour obtenir une longue floraison, il faut enlever les fleurs fanées et raccourcir les tiges les plus hautes. De cette manière, il est possible de garder la lavande papillon fleurie jusqu’en septembre.

Eau bouillante herbicide

Pour désherber Eau bouillante herbicide_webune cour pavée, les joints entre les dalles d’une terrasse ou un sentier en gravier, faut-il utiliser un herbicide ? Il faut savoir que c’est dans ces circonstances que nous polluons le plus. L’herbicide est emporté par les eaux de pluie qui ruissellent vers les égouts et les eaux de surface. Pour enlever ces herbes indésirables, nous pouvons tout simplement utiliser de l’eau bouillante. La chaleur fait éclater les cellules végétales. La plante se dessèche durant les jours qui suivent. Les herbes indésirables fortement enracinées comme le pissenlit ou le plantain ne seront pas tuées directement, mais des traitements répétés les affaibliront progressivement. Il n’est pas nécessaire de chauffer spécifiquement de l’eau pour ce traitement. Nous pouvons récolter chaque jour de l’eau bouillante lorsque nous égouttons les pommes de terre, les pâtes ou les haricots verts.

Les yeux noirs de la Suzanne

Les yeux noirs Suzanne_webLa Suzanne-aux-yeux-noirs (Thunbergia alata) est une plante annuelle, connue depuis belle lurette, qui effectue actuellement un grand retour dans les jardineries. Grimpante, la Suzanne atteint rapidement deux à trois mètres de haut et développe généreusement des fleurs jaunes ou orange au cœur sombre. Parallèlement aux formes traditionnelles, des variétés aux fleurs crème, rouges, roses, avec des pétales pouvant être striés, sont maintenant aussi proposées par les horticulteurs.

La petite difficulté de culture est la chute de l’intensité de la floraison au cours de l’été. Le Thunbergia produit en effet énormément de fleurs en peu de temps et la plante s’épuise souvent au début du mois d’août. La solution consiste à tailler la plante à un mètre de hauteur. De nouvelles pousses apparaissent et la floraison reprend jusqu’à la fin de la saison.

Patates douces

Dans nos potées et jardinières, nous pouvons maintenant cultiver des plants de patate douce (Ipomoea batatas). Sur le continent africain, la patate douce est une plante alimentaire essentielle. Les tubercules et les feuilles sont non seulement très nourrissants, mais ils constituent aussi une source de vitamines. La patate douce est désormais déclinée sous des formes ornementales. Un cultivar ‘Yellow’ présente un feuillage doré. Un autre, baptisé ‘Blacky’, possède des feuilles pourpre foncé. La patate douce fait partie de la famille des ipomées qui sont des plantes volubiles. Il faudra donc placer des tuteurs pour y attacher les longues tiges rampantes. Si nous plantons les deux variétés dans un large pot, des bambous plantés en tipi deviendront un cône de végétation où le pourpre et le jaune se mêleront. La végétation de la patate douce ne résiste pas au gel, mais nous pouvons garder la plante d’une année à l’autre en conservant les tubercules durant l’hiver à la cave, exactement comme les tubercules de dahlias.

Ballet d’épouvantails

Des pigeons ramiers peuvent picorer les petits pois que nous venons de semer. Les merles repèrent les premières rougeurs des fraises. Quant aux cerises, les étourneaux les récoltent à notre place. Mais il ne faut pas nourrir de ressentiment vis-à-vis des oiseaux. Ils animent le jardin de leurs chants et de leurs ballets ailés. Et si des oiseaux picorent des fruits, d’autres pourchassent des ravageurs. Pour nous réserver une part de la récolte, nous pouvons placer un épouvantail. Mais la gent ailée a vite fait de comprendre que cette silhouette de toile s’avère inoffensive. Pour effaroucher efficacement les oiseaux, il faut du changement. Après quelques jours, ils s’habituent déjà à la présence d’un élément étranger. Mais ils resteront à distance si un nouvel intrus est venu entre-temps remplacer celui auquel ils s’étaient habitués. Plutôt que l’objet, c’est le changement qui est effrayant.

Également au programme de ce mois de mai

  • Dès le début du mois, inspecter régulièrement les lis. Pour éviter de gros dégâts rendant le feuillage peu esthétique, retirer les larves du criocère, ce coléoptère rouge. On les reconnaît facilement. Elles sont brunes et s’entourent de leurs excréments.
  • Après la mi-mai, n’oublions pas de semer du basilic en plein soleil. Les graines sont recouvertes par seulement 2 mm de fin terreau maintenu humide pour une levée rapide.
  • Pour obtenir des plants bien touffus, n’hésitons pas à pincer les annuelles des jardinières. On enlève l’extrémité d’une pousse en la pinçant entre les ongles du pouce et de l’index. La tige va ainsi se ramifier.
  • En prévision des grosses chaleurs de l’été, semer à la fin du mois des laitues grasses qui résisteront beaucoup mieux à la montée en graines. Deux variétés conseillées : ‘Sucrine’ et ‘Craquerelle du Midi’.
  • À partir de la mi-mai, placer les pièges à phéromones dans les cerisiers. En attirant sur une plaque engluée les mâles de la mouche de la cerise, on limite la fécondation et donc les pontes d’œufs donnant naissance à ces larves abîmant les cerises. Pièges disponibles dans les jardineries.
  • Au potager, essayer la courgette ‘Ronde de Nice’. Elle forme des fruits ronds de couleur verte qui peuvent être farcis.
  • Dans une terrine, semer des zinnias. Repiqués dans de petits pots puis mis en terre quand les plants ont atteint 15 cm, ils offriront des fleurs à couper en compagnie des dahlias jusqu’aux premières gelées.
  • Comment obtenir de beaux céleris-raves ? Lors du repiquage des plants au potager, couper la base de la racine. Attention aux périodes de sécheresse. La culture doit rester humide.
  • N’oublions pas les bégonias tubéreux ! En potée ou en jardinière, ils nous offrent une floraison exceptionnellement longue, généreuse et ne souffrant pas de la pluie.
  • Les premières pousses des dahlias peuvent être facilement bouturées pour augmenter le nombre de plantes au jardin ou les offrir à nos amis jardiniers.

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