Le cycle de la vie et de la mort
Tout organisme vivant, à un moment ou à un autre, finit par mourir. Mais cette fin est le plus souvent à l’origine d’une nouvelle vie, puisque l’organisme en question sert de nutriment ou de matière première à d’autres organismes. Ainsi se perpétue le cycle de la vie.
Ce processus, nous le connaissons parfaitement dans notre propre jardin, avec la chute de feuilles notamment. La chlorophylle est transférée vers les parties ligneuses de la feuille et les résidus se retrouvent dans la feuille. Le résultat, ce sont les feuilles multicolores qui tomberont aux premières gelées ou qui seront emportées lors d’une tempête automnale. Les feuilles une fois à terre, le processus de décomposition se met en branle, qui aboutira finalement à l’humus. Ceci dit, la décomposition prend parfois plus de temps avec des espèces d’arbres exogènes, comme le chêne d’Amérique dont les feuilles mortes forment de gros paquets qui entravent la pénétration de la lumière et finissent par étouffer le sol et empêchent l’apparition d’adventices. Mais il arrive qu’un animal, un chevreuil ou un hérisson, vienne fouiner dans ces tas compacts de feuilles et le disperse, ce dont ne manqueront pas de profiter ensuite les insectes. Certains insectes consomment les feuilles mortes, d’autres s’enroulent dedans, comme dans une sorte de cocon protecteur contre le froid hivernal. D’autres encore les déchiquètent soigneusement pour entasser les fragments dans le nid pour le tenir chaud, comme le fait la fourmi rouge.
L’univers des champignons
Qui dit humidité et chaleur, dit champignons. Les champignons aident à la décomposition des feuilles. Les vers de terre prendront ensuite la relève pour terminer le travail qui aboutira à l’obtention d’un beau terreau sombre. Les champignons sont indissociables de l’automne et donc des feuilles mortes. Ils contribuent énormément à l’équilibre naturel du sol. Par boutade, on pourrait dire que le champignon, c’est un peu la pomme produite par le pommier. On pourrait comparer le mycélium, la partie végétative des champignons, avec l’arbre.
Lire la suite de l’article dans le numéro de novembre.
Répétons-le inlassablement: sous les arbres et buissons, il faut s’abstenir de ramasser les feuilles mortes et les laisser tranquillement en place, pour la protection qu’elles donnent aux petits animaux et les ressources nutritives qu’elles offrent à l’avifaune et à certains mammifères.
Charognards ailés
Nous avons évoqué le cycle de la vie et de la mort: cela vaut également pour les animaux, chevreuil, hérisson ou merle. Le cadavre d’un animal ne restera pas longtemps sur place. Si nos contrées n’abritent pas de vautours, nous avons les corneilles et les pies, qui sont de parfaits charognards, au même titre que le renard d’ailleurs. Plus spectaculaire: le nécrophore ensevelisseur. Cet insecte très discret recherche des cadavres et creuse autour. Finalement, le corps en décomposition s’enfoncera dans le sol. Cet insecte nécrophage est d’ailleurs très beau d’aspect et inspire moins le dégoût que les nuées de mouches à viande et le grouillement des asticots.
Entrepreneurs de pompes funèbres
Le vautour ne se rencontre pas chez nous. En France et en Espagne, on dénombre trois espèces de vautours, qui ont chacune leur fonction. Les vautours fauves sont les chiens de garde, toujours aux aguets, qui repèrent de très loin les carcasses. Pour attirer leurs congénères, ils commencent par décrire des cercles au-dessus du cadavre. Les vautours fauves déchirent l’abdomen de l’animal, les intestins étant leur mets favori. Une fois que le cadavre, celui d’un bouquetin par exemple, est dépouillé de pratiquement toute sa chair, c’est au tour du vautour percnoptère d’entrer en scène et de se jeter sur les lambeaux de peau. Lorsqu’il ne reste plus que le squelette, surgit le gypaète barbu qui se nourrit principalement d’os qu’il laisse tomber sur les rochers, pour qu’ils se cassent et que le gypaète puisse manger la moelle. Cette technique se retrouve d’ailleurs chez d’autres oiseaux, par exemple notre choucas quand il veut manger des noix.