Le printemps à «Fleurissart»
A Bousval, le jardin de Ginny et Jon s’étend sur un vallon champêtre entouré de champs, de bois et de prairies. Dans une symphonie parfaitement orchestrée, les bulbes de printemps se mêlent aux azalées et aux rhododendrons, offrant une explosion de couleurs au printemps. Un exemple à suivre…
Tout le monde attend le printemps avec impatience pour savourer le retour de la vie et de la couleur dans son jardin. Et cela est particulièrement vrai dans le jardin de Ginny et Jon car, chaque automne, ce couple d’Anglais enthousiaste et probablement un peu fou plante des centaines de tulipes et autres bulbes printaniers qui pointent le bout de leur nez dès le retour des beaux jours. Créé il y a six ans, «Fleurissart» est un jardin éblouissant qui évolue au fil des saisons et des années. En forte pente, le terrain forme un long rectangle avec 12 mètres de différence entre le haut et le bas du terrain. Ceinturé d’une haie mixte où se mêlent noisetiers, aubépines, viornes et houx, le jardin est animé par un chapelet de pièces d’eau entourées de rocailles, de parterres de fleurs vivaces, de roses et de graminées et, plus bas, par des massifs de rhododendrons, d’azalées et d’érables du Japon.
Inspiration anglaise et hollandaise
«Nous n’avons fait aucun plan pour aménager notre jardin, nous explique Jon, mais nous nous sommes sans doute fort inspirés de certains jardins anglais. Et tout spécialement de Bressingham Gardens créé par Alan Bloom. C’est lui qui a lancé la mode des ‘islands-beds’ avec des parterres arrondis et des sentiers de gazon qui serpentent, bordés de plantes vivaces. Tout c’est fait petit à petit, au gré de nos envies et de nos humeurs. Suite à une visite à Keukenhof au printemps 2012, nous avons commandé près de 3000 bulbes à floraison printanière, dont 500 tulipes! Nous avons tout planté entre octobre et novembre, avant les premières neiges. Mais notre terre du Brabant Wallon n’est pas vraiment faite pour les tulipes car elle est trop argileuse et ces bulbes préfèrent un sol pauvre et sablonneux. C’est pour cela que nous devons replanter chaque année une centaine de tulipes pour les remplacer.»
Blanc, bleu, jaune, rose et rouge…
«Pour moi, un jardin doit être beau en toute saison, affirme Ginny. Mais c’est vrai que le printemps est un moment vraiment magique. Les pruniers d’ornement se réveillent. Nos préférés sont le Prunus sargentii qui fleurit très tôt, le Prunus ceracifera ‘Nigra’ à feuillage pourpre et le Prunus ‘Accolade’, éblouissant au mois d’avril. Il y a aussi les premiers hamamelis et le Viburnum bodnantense ‘Dawn’ qui fleurit dès le mois de février si le temps est doux. Nous avons planté des bulbes printaniers dans presque tous les parterres, autour des arbres et des arbustes, entre les plantes vivaces, en bordure des chemins et même en pot sur la terrasse. La plupart sont des crocus, narcisses, perce-neige, muscaris et tulipes. Nous avons eu un coup de coeur pour les petits narcisses ‘Jetfire’ et ‘Tête-à-tête’. Ils sont les premiers à fleurir et font le spectacle pendant facilement six semaines. Quel bonheur!». Lorsque la saison avance, le jardin se couvre des roses et rouge vif des rhododendrons et azalées qui se mêlent aux érables du Japon. C’est ensuite un festival de couleurs ininterrompu durant tout l’été avec les fleurs herbacées qui se mêlent aux corolles joufflues des roses anglaises de David Austin. En fin de saison, le jardin s’égaie de l’infinie douceur des graminées et des asters à petites fleurs.
Plaisirs ou corvées…
Les travaux du jardin sont bien répartis au sein du ménage explique Ginny. «Nous formons un bon couple. Jon s’occupe de la création et du nettoyage des massifs. C’est lui qui fait les gros travaux comme bêcher les massifs, tailler la haie ou tondre le gazon. Dans le jardin, le travail ne manque pas au printemps. Il faut élaguer les rosiers et les buissons qui fleuriront en été. Dans les massifs, Jon coupe à ras les graminées avec un coupe haie et les plantes herbacées au sécateur. C’est la chasse aux dernières feuilles mortes et aux mauvaises herbes. Dès que la croissance commence, il faut fertiliser la terre, rajouter du compost ou un engrais spécial terre acide pour les massifs de rhododendrons, azalées et hamamelis. On ressort la tondeuse et le redresse bordures. C’est aussi le moment des plantations de printemps. C’est moi qui fait généralement les achats et qui déniche de nouvelles variétés d’arbustes ou de fleurs qui viennent compléter les plantations. Je coupe les fleurs fanées et je fais les bouquets. Et je m’occupe aussi des pots et jardinières autour de la maison. Au printemps, ils sont garnis de bulbes, de pensées et de primevères qui sont remplacés au mois de mai par les fleurs annuelles. A l’automne, j’aime refaire un décor avec des petits arbrisseaux toujours vert et des chrysanthèmes à petites fleurs.»
De la serre au potager
Dans le potager qui accueille les légumes et les fleurs à couper a été installée une ravissante serre importée d’Angleterre. Le travail ne manque pas lorsque la nature se réveille nous explique Jon. «Dès que la serre se réchauffe, je sème des pois de senteur, tagètes, maïs, nicotiana et des petits dahlias, comme le ‘Bishop’s Children’ qui viendra fleurir les pots sur la terrasse. Les couches sont préparées pour la plantation des tomates, concombres, courgettes, courges et potirons. Je prépare les nouvelles pommes de terre que j’étale dans des boîtes pour la germination. Pour la plantation en pleine terre, il faut attendre que le sol se réchauffe. C’est alors le moment de semer les radis, salades, betteraves, carottes, panais, petit-pois, fèves à couper, haricots verts et de planter échalottes, oignons, ails. Pour préparer la terre avant de semer, je place des cloches en verre. J’ai des pots spéciaux qui me permettent d’avoir des rhubarbes précoces délicieuses. Le printemps, c’est aussi le moment de sortir les chaises et tables de jardin, de s’asseoir et de savourer les ‘cups of tea’ livrées par la maîtresse de maison.»
Le jardin se visite dans le cadre de l’association «Jardins ouverts de Belgique». www.jardinsouverts.be.