Les orchidées du Jardin botanique Meise

Le Phalaenopsis, le Vanda et, si vous cherchez bien, le Masdevallia : voilà les seules orchidées que vous trouverez généralement dans le commerce. Alors que la famille des orchidées est l’une des plus fournies en nombre d’espèces au royaume des plantes ! Toutes les orchidées ne sont pas adaptées pour décorer les rebords de fenêtre mais dans les serres du Jardin botanique Meise, les conditions sont optimales pour qu’elles s’épanouissent et offrent de superbes floraisons. C’est aussi grâce aux soins prodigués par Marc Peeters, l’un des jardiniers qui veille à leur épanouissement au Jardin botanique Meise !  

« Mon amour pour les orchidées n’a cessé de croître au fil des ans», sourit Marc Peeters. «Avant, je trouvais que les orchidées étaient jolies… mais ce n’était pas vraiment mon truc. Jusqu’à ce que j’aille travailler dans les serres du Palais des Plantes et que j’y attrape le virus », explique-t-il. « À présent, je les trouve incroyablement fascinantes. Elles sont si évoluées qu’elles peuvent pousser dans les endroits les plus improbables : dans les forêts, le long d’accotements routiers, mais aussi à la cime des arbres et même dans des zones très sèches ».

Une plante sur dix
Une espèce d’orchidée n’est pas l’autre. « La famille des orchidées est l’une des plus grandes familles de plantes», poursuit Marc. « Elle représente un dixième du règne végétal. Cela signifie qu’une plante sur dix dans le monde est une orchidée. Au total, il y a environ 25.000 espèces différentes et de temps en temps on en découvre encore de nouvelles»

Lire la suite de l’article dans le numéro de novembre.


Dans les serres de multiplication du Jardin botanique, Marc prend soin de ses bébés. « Je leur donne de l’eau, les fertilisants nécessaires et je vérifie l’humidité», précise-t-il. «Parfois, je les rempote ou, pour les espèces qui poussent dans les arbres, je les monte sur des morceaux d’écorce.  Et lorsque l’une d’elle fleurit, je la déplace dans le Palais des Plantes afin que nos visiteurs puissent en profiter ».

Piste d’atterrissage pour insectes
« On reconnait facilement la plupart des orchidées à leur forme caractéristique», raconte Marc.  « Cinq pétales et une sorte de grand lèvre appelée labelle. Ce labelle agit comme une piste d’atterrissage pour les insectes butineurs ». Parfois, les fleurs sont si petites qu’une loupe est nécessaire afin de les identifier. Le genre Platystele en est un bon exemple. Il présente de superbes mais minuscules fleurs qui peuvent fleurir très longtemps. »
Au fil des temps, certaines orchidées ont évolué en parallèle avec leurs pollinisateurs…. au point de leur ressembler. « L’ophrys abeille, par exemple», précise Marc. « Cette orchidée  ressemble à s’y méprendre à un bourdon ! Une superbe espèce qui pousse en Belgique où elle y est toutefois rare. Les petites fleurs du Bulbophyllum visible au Palais des Plantes ressemblent à de petites mouches. « Les fleurs ont un minuscule labelle pelucheux qui vibre dans le vent », indique Marc.
Pourtant, toutes les orchidées n’ont pas une telle lèvre. « Le Masdevallia, par exemple, présente trois pétales considérablement agrandis avec des sortes de mèches très visibles ».

Toutes les odeurs sont dans la nature
Les orchidées se déclinent sous une multitude de couleurs… et de saveurs. « La pollinisation de la plupart des orchidées est assurée par les insectes», explique Marc. « Pour les leurrer, les orchidées arborent des couleurs vives. Le parfum contribue également à attirer les insectes. Certaines ont une fragrance d’amande ou de vanille, d’autres sentent terriblement mauvais… et attirent des mouches. »

Graines comme poussière
Les orchidées ont pu s’adapter à de multiples conditions et de milieux au cours de l’évolution, alors que leur cycle de vie est particulièrement complexe. «Une fructification d’orchidée compte des millions de graines qui sont aussi légères que de la poussière», témoigne Marc. « L’avantage, c’est que les graines sont ainsi emportées par le vent sur de longues distances. La légèreté des graines provient de l’absence d’ « endosperme », sorte de nourriture de réserve dont elles ont généralement besoin pour germer. Pour se développer, les orchidées s’associent à un champignon. Mais elles n’en trouvent pas toujours étant donné que les habitats sont de plus en plus morcelés et petits. Au nombre d’orchidées présentes, on peut avoir une indication de l’état de la biodiversité dans le monde. Et, malheureusement, celle-ci ne se porte pas très bien…”

Orchidée cherche main verte
Parmi les 25.000 espèces d’orchidées, seul un petit nombre est capable de survivre dans les habitations. Elles ont besoin de conditions très particulières pour se développer mais aussi d’un savoir et d’un savoir-faire particulier.
Le Phalaenopsis ne présente aucune difficulté. C’est une orchidée très volontaire qui fleurit facilement, durant des années, moyennant quelques mesures élémentaires.
Voici quelques conseils prodigués par Marc Peeters pour profiter longtemps de votre orchidée :

  • Donnez de l’eau une fois par semaine à votre orchidée. Le plus simple est de plonger le pot sous l’évier pendant deux minutes afin que l’écorce s’imbibe d’eau. Laissez ensuite l’eau excédentaire s’écouler avant de remettre le pot sur son support. Le Phalaenopsis ne supporte pas d’avoir ses racines dans l’eau ; aussi est-il important de laisser le pot s’égoutter.
  • Fertiliser son Phalaenopsis toutes les deux semaines est amplement suffisant.
  • Les tiges fanées peuvent être éliminées. Couper la tige juste au-dessus du deuxième œil, en comptant à partir du bas.

 

%d blogueurs aiment cette page :