L’hivernage à l’abri du gel
Le jardin ornemental a également son charme en hiver. Mais toutes les plantes ne sont pas rustiques et elles demandent donc une protection appropriée pour affronter le froid. Pour certaines espèces, apposer un voile d’hivernage suffit, alors que pour d’autres, le déménagement dans une serre s’impose. Il existe même une autre solution originale pour les plantes exotiques: faire appel aux services d’un hôtel pour plantes.
A l’approche de l’hiver, il est important de ne pas se laisser surprendre par l’arrivée brutale du gel. Il faut prendre les devants et prendre ses précautions pour transporter les plantes sensibles au gel dans un endroit d’hivernage, une orangerie ou un simple abri. Pour les plantes qui restent le terrain, un dispositif de protection contre le gel s’impose.
Cas litigieux
Pour certaines plantes, il y a doute quant à leur rusticité. Si l’hiver est froid, il vaut mieux prévoir une protection. S’il fait doux, on peut éventuellement s’en passer. Prenez le cas de la famille de l’agapanthe par exemple. La variété à feuillage persistant doit passer l’hiver dans un lieu protégé du gel et lumineux, une serre non chauffée par exemple. Il en va autrement des agapanthes à feuillage caduc qui supportent une température légèrement négative. Si la météo prévoit un gel intense, il faut protéger la plante avec une épaisse couche de paille ou avec du plastique à bulles. Attention cependant à ne pas retirer la protection trop rapidement si la température se radoucit. Rappelons-nous le proverbe se rapportant aux saints de glace: «Avant saint Servais, point d’été, après saint Servais, plus de gelée». Or la saint Servais tombe le 13 mai! Une étape intermédiaire consiste à remplacer le plastique à bulles par une protection plus légère, un voile d’hivernage par exemple. Si les protections ont pour but de protéger les végétaux contre le gel, elles doivent également les prémunir contre le vent, qui refroidit et dessèche. Dans tous les cas, les protections doivent permettre la pénétration de l’air, de l’humidité et de la lumière.
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Cactus et palmiers
Il est des cas où il n’y a aucune hésitation possible et où un déménagement à l’intérieur est indispensable. S’il s’agit d’une serre, il faudra envisager l’installation d’une source de chaleur, par exemple des câbles chauffants permettant de protéger les soucoupes d’eau et la terre contre le gel. L’hivernage dans un endroit chauffé est impératif pour les palmiers, même s’il y a des exceptions à cette règle. Le palmier du type trachycarpus fortunei, dont l’aire d’origine est l’Himalaya, au climat extrêmement rigoureux, est d’une rusticité à toute épreuve. Ceci dit, la majorité des espèces de palmiers doivent hiverner à l’intérieur, au même titre que les cactus et les plantes grasses. Dans tout les cas, on optera pour un ventilateur qui permet une bonne répartition de la chaleur, la circulation de l’air étant indispensable. Une option intéressante: les sacs comprenant un élément chauffant intégré. Dans ce cas, certaines plantes, munies de cette protection, peuvent passer la mauvaise saison à l’extérieur. Autre idée, glanée sur internet, sur le site tuinadvies.be: cette housse pour plantes, représentant le Père Noël, un cheval ou une vache ludique. Ceci dit, on peut comprendre que certains ne trouvent pas cela très esthétique.
Protéger les racines
Quoi de plus agréable que d’égayer un balcon ou une terrasse en été en y installant un laurier-rose, un yucca, un olivier, un bananier, un citronnier ou un mandarinier. Pourtant, il est utopique de croire que ces plantes résistent à nos hivers, même si elles ont une certaine rusticité. Dans des régions chaudes d’Espagne par exemple, d’où proviennent certains de ces arbustes, le gel n’est pas du tout exclu. Les dégâts sont limités lorsque seul le feuillage est touché par le gel. Le principal est que les racines soient protégées.
Hivernage au chaud
Si le balcon ou la terrasse n’est pas trop exposé au froid, on peut prendre le risque de ne protéger que le pied des plantes, ce qui ne vous garantit cependant pas contre des dommages durables. Bref, en cas de doute, il vaut mieux jouer la sécurité et mettre les plantes sensibles à l’abri. Dans une serre ou une orangerie, la température ne doit pas passer sous les 3 à 6 degrés. Si vous ne disposez pas de la place nécessaire, il faudra vous mettre en quête d’une solution d’hébergement, une sorte d’hôtel pour les plantes qui propose un service complet en matière de soins: abri, apport d’engrais en temps utile, arrosage, taille quand c’est nécessaire, traitement efficace contre les maladies et les champignons. Bref, c’est un hôtel qui ressemble un peu à un lieu de cure thermale.