Passer domesticus au jardin

A l’évocation du nom Passer domesticus, on pourrait penser qu’il s’agit d’une jolie plante peu répandue. Une nouvelle orchidée? Une nouvelle rose? Rien de tout cela: ce nom désigne tout simplement un oiseau qui nous est particulièrement familier, à savoir le moineau domestique. Ce petit passereau vif, débordant d’activité, notamment lors de la parade nuptiale, était autrefois très abondant. Ses populations ont fortement régressé. Pour son bien et votre plaisir, n’oubliez pas de lui faire une place dans votre jardin.

Diminution des effectifs
Ce petit oiseau de couleur fauve, plus trapu qu’une mésange, était jadis omniprésent dans les jardins, en rue, dans les villages. Au cours des dernières décennies cependant, les effectifs du moineau domestique ont régressé de façon inquiétante. L’époque où les quartiers résidentiels étaient égayés par les cris tellement caractéristiques du moineau est malheureusement révolue. Posez-vous la question: depuis combien de temps n’avez-vous pas entendu le ‘tchip rchip’ du moineau?
Si les raisons de ce recul des populations du moineau domestique ne sont pas encore totalement élucidées scientifiquement, il est certain que l’utilisation d’herbicides et d’insecticides est néfaste pour notre oiseau. Omnivore et opportuniste, le moineau se nourrit principalement de graines, mais il ne dédaigne pas les insectes, les larves ou les papillons. Si les proies du moineau sont intoxiquées, les substances toxiques s’accumulent dans son organisme.

L’isolation empêche la nidification
La régression du moineau domestique a d’autres raisons: l’engazonnement excessif des jardins, la destruction des bosquets et des arbres d’alignement, la raréfaction du lierre et des hortensias grimpants en milieu urbain. Mais il y a plus: la généralisation de l’isolation des toitures entrave fortement les possibilités de nidification. Les plus âgés d’entre nous se rappelleront sans doute un souvenir de jeunesse: à l’époque où la traction chevaline existait encore, les moineaux exploraient avidement le crottin de cheval à la recherche de l’un ou l’autre grain d’avoine non digéré. On a d’ailleurs déjà pu observer le phénomène suivant: autour d’un centre équestre ou dans un zoo, les moineaux arborent un plumage plus vif et coloré en raison de la richesse de leur alimentation à base de graines et de céréales.

Favoriser son retour
Comment enrayer le déclin de ce sympathique oiseau et favoriser son retour dans nos quartiers? Quelques mesures simples et peu coûteuses peuvent contribuer à sa réimplantation: planter de la végétation grimpante au pieds des murs nus, remplacer l’une ou l’autre tuile classique par une tuile à moineaux qui permet à l’oiseau d’y construire son nid. Si l’idée d’avoir de moineaux dans votre toiture vous rebute, installez un ‘appartement à moineaux’, autrement dit un nichoir avec différents trous permettant à toute une colonie de moineaux d’y élire domicile. Rien de plus gai que d’avoir de nombreux moineaux autour de la maison, ils vous débarrasseront d’une masse d’insectes pendant la belle saison, ce qui est bien utile si vous avez un potager.

D’une façon générale, il faut veiller à restaurer l’habitat de prédilection du moineau, avec des zones naturelles riches en graminées et fleurs dont il a été scientifiquement établi qu’elles sont bénéfiques à cette espèce. Limitez donc la surface de gazon et privilégiez plutôt une prairie à fleurs.

%d blogueurs aiment cette page :