Riverhill Himalayan Gardens
Riverhill est une propriété historique située à Sevenoaks. Les parties les plus anciennes de la bâtisse datent de 1710 environ. Depuis 1840, ce lieu est habité par la famille Rogers.
Pendant l’ère des Tudor, cet endroit était une ferme. Mais son histoire réellement intéressante pour les botanistes commence en 1840 avec le rachat du domaine par John Rogers, un scientifique et botaniste. Il compta parmi les premiers membres de la Royal Horticultural Society à financer des expéditions de botanistes. Il est vrai que le climat très propice de la colline de Riverhill et son sol très pauvre en calcaire en font un paradis pour les expérimentations botaniques. Ces circonstances exceptionnellement favorables expliquent la présence – aujourd’hui encore – de plusieurs spécimens originaux fantastiques. Riverhill est donc un lieu prisé par les botanistes et dendrologues. Mais il y a plus: John Rogers était lié d’amitié avec Charles Darwin. Plusieurs lettres échangées par les deux correspondants sont conservées dans le manoir, telles des reliques.
En 2013, le domaine de Riverhill est géré par Edward Rogers, arrière-arrière-arrière petit-fils de John Roger et par son épouse Sarah. La maison est aujourd’hui occupée par quatre générations de la famille Rogers, dont l’âge varie de trois à nonante ans. Ce sont sans doute les quatre enfants d’Edward et Sarah qui ont le plus contribué à rendre le domaine très accueillant pour les enfants au cours des dernières années. Le programme télévisé Country House Rescue, diffusé en 2009, y est certainement aussi pour quelque chose. L’équipe et la présentatrice Ruth Watson ont donné une grande notoriété à ce jardin et ont permis une véritable cure de jouvence.
Pour les enfants et leurs parents
Ce jardin se veut particulièrement accueillant pour les enfants. Ils ont la possibilité d’y jouer et d’y dépenser leur énergie dans un endroit spécialement conçu et aménagé pour eux. Qu’il s’agisse de jouer dans des cabanes, de grimper dans des huttes, de s’amuser sur des jeux ou de voir surgir le yéti. Cette créature anthropomorphe du folklore de la région himalayenne, connu sous le sobriquet d’abominable homme des neiges, se montre très gentille avec les enfants et apparaît surtout pendant les vacances scolaires et les week-ends. Le jour de notre visite, un jour de semaine, nous avons repéré un groupe d’enfants à la recherche du yéti. Reste à savoir s’ils l’ont trouvé ce jour-là.
Pendant que les enfants batifolent, les parents peuvent tranquillement boire leur café ou une boisson rafraîchissante, avant de reprendre le parcours didactique, conçu de manière ludique. Le jeu consiste à trouver 11 grandes clefs en bois. Chacune de ces clefs symbolise une plante ou une région, avec toute une histoire qui lui est associée. Une brochure explicative est destinée aux parents et aux plus grands enfants.
Pour les amateurs de botanique
Riverhill est un paradis pour les férus de dendrologie (science des arbres). Voici quelques exemples de spécimens remarquables. A l’entrée se trouve un Pieris forrestii (P. formosa Var. forrestii pour les puristes parmi nous) planté en 1904 à l’initiative du botaniste George Forrest. Lors de notre visite de Riverhill en compagnie de Sarah Rogers, cette dernière a attiré notre attention sur un magnifique rhododendron de six mètres de haut. Ses grandes feuilles portent un curieux duvet brun cannelle sur la face inférieure. Même si ce spécimen de Rhododendron falconeri n’était pas encore en fleurs, il était impressionnant. Un autre exemplaire splendide: un R. decorum aux magnifiques jeunes pousses argentées. Il ne s’agit ici que de deux exemples de la superbe collection de rhododendrons qui peuplent le domaine de Riverhill et le transforment en cathédrale fleurie au mois de mai.
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D’autres arbres se montrent impressionnants en fin de saison, tel ce Davidia involucrata, un exemplaire introduit par E. H. Wilson il y a plus d’un siècle. Il s’agit d’un type portant un léger duvet sur le côté inférieur de la feuille, ce qui n’est pas le cas des exemplaires qu’on peut trouver dans nos jardins.
Et que dire alors du dernier sujet survivant de Cedrus deodora d’une série introduite en 1842 par lord Amherst, gouverneur des Indes à l’époque, ou de l’impressionnant Cedrus libani identifié ici sous le nom de cèdre de Waterloo à la mémoire du fils unique des propriétaires de l’époque, tué en 1815.
Citons enfin Crinodendron hookerianum, Umbellularia californica, Ginkgo biloba, Sequoiadendron gigateum, un figuier qui porte allègrement ses 170 ans.
Info: www.riverhillgardens.co.uk